Le tueur à l’orchidée, d’Umberto Lenzi

Un mystérieux tueur masqué et vêtu de noir commet une série de meurtre. Après chaque forfait, il laisse une sorte de bijou en forme de demi-lune sur le corps de ses proies. L’une de ses victimes échappe miraculeusement à l’assassin et commence à penser que les crimes sont reliés entre eux. Toutes les victimes (sept au total comme l’indique le titre original) auraient été présentes à une date précise dans un hôtel. Que s’est-il passé ? Le mystère s’épaissit mais le tueur frappe toujours.

Archétype presque trop parfait du giallo, Le tueur à l’orchidée est un exercice de style tape à l’œil et brillant confirmant les talents techniques d’Umberto Lenzi, mercenaire capable du meilleur (La rançon de la peur) comme du pire (La guerre du fer). Soucis d’efficacité filmique porté par un montage au cordeau, clarté dramaturgique suivant à la lettre le récit de Roberto Gianviti, meurtres (légèrement) sanglants ponctuant le film à un rythme métronomique (toutes les 10 minutes), érotisme discret mais suffisamment racoleur pour attirer le public. Tels sont les ingrédients de ce thriller transalpin agréable et opportuniste, mangeant à tous les râteliers mais conçu avec soin.

L’enquête progresse parfois laborieusement avec quelques longs tunnels liés à de bavardages intempestifs. Le principal défaut du film réside dans l’incapacité de Lenzi de traduire visuellement les éléments forts de son script. Les révélations et rebondissements successifs sont débités par les comédiens et jamais mis en scène par des idées graphiques pertinentes. Sur ce plan, Lenzi n’est pas Argento, ni même Martino ou Dallamano, artisans plus doués pour le giallo.

De plus, le dénouement du film décevra peut-être les amateurs d’intrigues tortueuses et cyniques. Les aficionados du genre (et même les autres) repéreront assez vite le dangereux maniaque qui est … (SPOILER !!!) le travelo manchot du début (Nan !! je déconne !). Malgré ces défauts, Le tueur à l’orchidée reste un giallo fort recommandable pour ceux qui apprécient le charme inouï du cinéma bis des seventies d’une qualité et d’une imagination nettement supérieure à la série B des années 2000 (mais existe-t-elle ?).

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