The Director’s Cut – Fantômas

Bienvenue dans le Carrousel Infernal, les jeunots ! J’adore donner des surnoms colorés à mes coucous. Ha, ça va bien, vous avez le pop-corn caramélisé ? Je vous trace sur les cartes un itinéraire mal fréquenté sur les listes de vols. Via les Bermudes. Tout est sous contrôle, je suis qualifié. Vous rentrerez, aucune inquiétude. Entiers ? Tu crois que je tire les tarots, kid
Je manque à tous mes devoirs. Et les présentations ? Mike Patton, pour vous servir, votre galonné capitaine, le pilote de la ligne non régulière 666 pour Sidney. Vous vous en souvenez, c’est moi qui esquintais mes vocalises dans Faith No More. De la voix crooner liquoreuse couplée avec du trash métal, au hasard. Bon, c’était fendard comme tout mais ça allait deux minutes, donc au sein de Mr. Bungle j’ai donné dans l’expérimental-core martien et autres déraillements non inscrits dans le cahier des charges de la musique conventionnelle. Celle qu’on affuble d’étiquettes pour bien tailler les esprits dans les petites boîtes. Je suis un garçon bizarre. Adolescent, je trippais sur Sueurs Froides de Sir Alfred. Je me fantasmais sur l’écran noir, la chemise blanche à peine mouillée et la cravate ardemment pointée sur une dame portée par mes bras menus mais fermes. Une belle inanimée que j’avais sauvée des eaux du dessous du pont de Brooklyn.
Mais le bilan ne m’enchantait pas encore complètement en tant que cinéphile averti. Un nouveau projet, un premier opus axé musique contemporaine : Fantômas (1999) qui augurait du pire, puis une idée a germé. Je me suis mis en tête qu’avec mes potes Trevor (Dunn de Mr. Bungle), Dave (Lombardo de Slayer, un groupe de bleus, je crois pas que vous connaissiez) et Buzz (Osbourne des Melvins, un autre débutant) on allait bricoler dans notre bac à sable un album dédié au cinéma du vingtième siècle. Non, la Nouvelle Vague ne devait pas être évoquée, plutôt le ciné de genre et le film noir. En 2001, ma bande et moi avons décortiqué à la toile émeri Nino Rota, Jerry Goldmsith, Ennio Morricone, Angelo Badalamenti, John Barry, Bernard Herrmann et consorts… De la mélodie originelle à la distorsion qui gratte la pellicule au cutter rouillé. Nos malversations leur on fait des enfants consanguins, oui, mais avant-gardistes. Même que des critiques comme Udéka se sont exclamés que c’était l’album de reprises décadent par excellence. Qu’au moins une demi-douzaine d’entre elles, entre Le Parrain, Rosemary’s Baby, La Malédiction, Enquête sur un Citoyen au-dessus de tout soupçon, pouvaient créer des dégâts irrémédiables au niveau du néo-cortex.
Pour tout dire, violenter le thème nostalgique du Parrain pour en faire une complainte Death, transformer du Morricone en Nine Inch Nails ou transmuter du Goldsmith gothique symphonique en macabro-harcore des familles, c’est possible ! Si vous saviez ce que l’on peut faire avec une déconstruction non assermentée, un humour noir aussi malsain que pur. Tout en étant respectueux en même temps. Attention aux turbulences, la marmaille ! Ce n’est pas dit que nous parvenions à l’aéroport, enfin pas celui de ce côté du monde. Sinon, ça va comme vous voulez ?

01The Godfather (Le Parrain) – Nino Rota (1972)
02Der Golem – Karl-Ernst Sasse (1915)
03Experiment In Terror – Henry Mancini (1962)
04One Step BeyondHarry Lubin (1959)
05
Night of the Hunter (Remix) (La Nuit du Chasseur) – Walter Schumann (1955)
06
Cape Fear (les Nerfs à vifs) – Bernard Herrmann (1962)
07
Rosemary’s Baby – Christopher Komeda (1968)
08
The Devil Rides Out (Remix) (Les Vierges de Satan) – James Bernard (1968)
09
Spider Baby – Ronald Stein (1964)
10
The Omen (Ave Satani) (La Malédiction) – Jerry Goldmsith (1976)
11
Henry : Portrait of a Serial KillerRobert McNaughton (1986)
12
Vendetta – John Barry (1966)
– Une plage non intitulée de cinq secondes est insérée entre 12 et 13 –
13
Investigation of a Citizen Above Suspicion (Enquête sur un Citoyen au-dessus de tout soupçon) – Ennio Morricone (1970)
14 Twin Peaks : Fire Walk With Me (Twin Peaks) – Angelo Badalamenti (1992)
15 –
CharadeHenry Mancini (1963)
 

1 commentaires sur “The Director’s Cut – Fantômas”
  1. Pincez moi je rêve, cette écriture est tellement stylisée et semblable à son univers, est ce réellement Mike Patton qui nous touche le coeur via les orbites ? J’aimerai réellement une réponse…

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