The Wire (Sur Ecoute)

La saison 1 commence par dresser un portrait de tous les personnages de chaque clan. Ils sont très nombreux et il faut apprendre le système hiérarchique tant du côté de la police que du côté des trafiquants. En cela, on pourra être un peu décontenancé et perdu dans les premiers épisodes. Les flics découvrent que les dealers usent de méthodes complexes pour éviter de laisser des traces : ils appellent depuis des cabines publiques et utilisent des pagers. La mise sur écoute de ces appareils permettra aux enquêteurs de monter un dossier énorme. Mais encore faut-il qu’ils arrivent jusqu’au sommet de la pyramide. Le fil rouge est constitué par la confrontation indirecte entre McNulty et Avon Barksdale.

La saison 2 est une toute nouvelle enquête qui nous mène dans le port de Baltimore. L’endroit est en fait une véritable plaque tournante pour des trafics en tous genres : prostituées d’Europe de l’Est, produits chimiques pour couper la drogue, etc. La particularité est qu’un syndicat puissant couvre tout cela et les dockers se retrouvent malgré eux embarquer dans une sordide histoire de meurtre.

L’aspect « documentaire » est assez impressionnant ; nous voyons dans les moindres détails le fonctionnement du gigantesque port. Pour la police, le moyen d’en savoir plus sera de mettre « sur écoute » le logiciel qui gère l’arrivée et le départ des innombrables containers.

La saison 3 débute comme un requiem alors que l’on voit s’effondrer les tours HLM qui servaient d’hébergement au trafic de drogue. Au centre des épisodes : les statistiques. Il faut moins de crimes dans la ville et toutes les unités doivent réduire leur taux de criminalité. L’arrivée du téléphone portable jetable complique sérieusement la tâche des policiers.

Cette saison est assez pessimiste car chacun des protagonistes pédale dans la semoule. Les flics se posent des questions existentielles. Les valeurs d’hier ne sont plus valables aujourd’hui. Stringer porte son trafic à l’état de l’art en faisant des conférences entre gangsters, des réunions hebdomadaires avec ses dealers. Un vrai chef d’entreprise. Sa stratégie est d’éviter toute violence.

Mais la violence est justement un des thèmes de cette nouvelle saison. Elle s’est largement banalisée, en particulier chez les jeunes. Un vieux taulard l’apprend à sa sortie et ne voit plus du tout de code d’honneur entre malfaiteurs. Les jeunes n’ont d’ailleurs même plus peur de la police. Cette saison se clôt sur une terrible apothéose.

En France, la série a bénéficié d’une diffusion discrète sur Canal Jimmy. Contrairement à d’autres séries qui surfent sur une mode ou un concept et qui rallongent la sauce à n’en plus finir, The Wire bénéficie d’un travail d’écriture, d’interprétation et de réalisation exceptionnels. Les trois premières saisons sont disponibles en dvd chez Warner Bros et constituent jusqu’ici un sans faute. Aux USA, la série en est à sa 5ème et dernière saison et a reçu d’unanimes éloges de la critique et du public.

2 commentaires sur “The Wire (Sur Ecoute)”
  1. Je vais tenter le coup, mais je doute que ce soit meilleur que The Shield et ses flics ripoux

  2. Les deux séries n’ont surtout rien à voir. J’adore les deux, mais c’est des registres complétement différents.

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