L’étrange festival 2008 à Strasbourg

Une nouvelle fois, l’association de bénévoles Mad Ciné Club s’est pliée en quatre pour nous offrir une programmation alléchante, éclectique, exotique et originale. Le public est venu nombreux lors de la soirée d’ouverture où nous ont été présentés des courts-métrages : Hot Dog de Bill Plympton, toujours égal à lui-même. Beni’s Doll est un court d’animation en 3D et propose de la science-fiction dans un univers triste et grisâtre. Un travailleur à la chaîne s’offre une poupée “gonflable” de luxe mais celle-ci a la tête, les bras et les jambes en option. Le court séduit par son aspect visuel ultra-crasseux.

20th century boys

20th century boys est un blockbuster qui nous vient du Japon et il s’agit, comme d’habitude, d’une adaptation de manga. Il nous a été présenté comme un Seigneur des Anneaux sauce nippone, puisque l’épopée est divisée en trois films. Ce premier opus souffre effectivement des mêmes problèmes que le premier Sda, à savoir une exposition un peu longue des personnages et de leur passé. Le schéma est à peu près similaire et plus simpliste que le spectacle de Peter Jackson : un groupe de 9 personnes doit sauver le monde contre le mal. S’étalant sur 2h20, le film est bien trop bavard et trop insistant sur certains éléments de l’histoire que l’on avait bien compris. Nous sauvent de l’ennui des personnages attachants. Kenji, le “héros” du film, travaille dans une supérette et élève la fille de sa soeur. Lui et ses compères sont des gens tout à fait banals, apparemment incapables de faire quoi que ce soit pour sauver le monde. Le méchant vaut le coup d’oeil également même si les trucs habituels pour le rendre mençant sont utilisés : il porte un masque rigolo (ce qui n’en est que plus inquiétant), il se dote d’un plan de propagande important (logo “hype”, concerts, affiches, spots télé). Il rappelle le hacker de la série Ghost in the Shell Stand Alone Complex. Et enfin, il est le gourou d’une immense secte.

Ce premier épisode pêche par l’absence de spectacle. Quelques événements surgissent mais rien de vraiment marquant ou significatif. L’explosion d’un aéroport est illustrée en 20 secondes, montre en main. Il faut attendre longtemps avant de voir débouler le robot géant dont on parle durant une bonne partie du film. Certains éléments sont intéressants mais sous-exploités comme le rock ou la mode ou les choses de la vie quotidienne propres à la fin de XXème siècle. La scène du robot, assez impressionnante, conclut ce premier épisode et il faut avouer que l’on reste un peu sur sa faim…

Postal

Les courageux étaient un peu moins nombreux pour affronter Postal de Uwe Boll. Rurik Sallé de Mad Movies est venu défendre le film et son auteur avec passion.

Véritable jeu de massacre, le réalisateur d’origine allemande tire sur tout ce qui bouge et explose tous les tabous. Sont tournés en dérision : les handicapés physiques ou mentaux, les nazis, les talibans, les blondes, les juifs, les hippies, les flics, les enfants, et Uwe Boll lui-même. Comme c’est toujours le cas avec ce réalisateur, le tout manque singulièrement de finesse. Les amateurs d’humour débile et trash (à la South Park me souffle Léo) seront néanmoins très clients de ce spectacle de violence gratuite. Après avoir bien ri, on peut se demander : pourquoi se moquer de toutes ces choses ? Là se situe la limite du film !

Postal est un spectacle jouissif, un plaisir dont on a bien honte, mais un plaisir quand même. Uwe Boll va très loin dans la connerie et l’on se demande comment il a pu attirer toute une équipe dans ce dérapage incontrôlé. Le “héros”, c’est un gars de la poste qui échaffaude un plan pour voler des cartons de koukougnettes, une peluche phallique très en vogue mais en rupture de stock. Ce scénario totalement loufoque nous emmène vers un déluge de plomb et de feu, avec apocalypse nucléaire en prime; rien que ça !

Jérôme

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