Le Diable dans le Sang

Synopsis

Au sein d’une université britannique se trament de bien étranges activités. On tente en effet de recréer une sorte de couloir espace-temps à l’aide d’une machine complexe, reliée à une combinaison pouvant accueillir en son sein un courageux prétendant. C’est le bègue et très inhibé professeur Oliver Haddo qui va s’y coller. Mais évidemment l’expérience va déraper lorsque la machine infernale dévoile des aptitudes inattendues, en particulier ici la faculté de réincarner le timide professeur en un gourou ayant terrorisé le pays quelques décennies plus tôt. Contre cet être lubrique et satanique vont tenter de s’unir un scientifique impliqué dans l’expérience et une belle journaliste.

Critique du film

Il est des jaquettes pour lesquelles mon avis sur le film en question peine à s’inscrire dans une totale objectivité. A la vue de cette magnifique brune topless incrustée dans un pentagramme en feu et entourée de chiffres rouges sang et de lettres occultes, je sus, trop vite, que le film allait quoiqu’en fut son contenu, me plaire. Lorsque de surcroît, cette jaquette offre en sa face postérieure une indication sur l’origine du script, à savoir le chanteur Bruce Dickinson d’Iron Maiden, la messe (noire) était dite. Non pas que le groupe en question soit mon entière tasse de ttiii, mais le mélange de sous-cultures ne pouvait que satisfaire.

Le premier quart d’heure du film pose les jalons d’une histoire dont on cerne vite les tendances au gros bazar thématique, puisque s’accumulent des références aux francs-maçons, à la magie, à l’ésotérisme, à la science fiction à base d’aimants etc… On s’accroche un peu et le film démarre vraiment lors de la mutation du professeur, sorte de Dr Jekyll et Mister Love de Jerry Lewis, par laquelle le professeur effacé devient un chauve ténébreux, brutalement incontrôlable en cours, où l’un de ses premiers méfaits consistera à uriner violemment sur ses élèves en plein amphi. Génial. Le personnage est agressif, obscène, à l’image de son modèle qu’il est sensé faire revivre à travers sa carcasse : Aleister Crowley. Apparaissant au début du film dans une scène d’introduction sous les traits de John Shrapnel, Crowley a réellement existé. Surnommé « l’homme le plus mauvais du monde », c’était un leader spirituel à tendance baisons-nous les uns les autres du début du siècle, provocateur et scandaleux. Dickinson souhaitait depuis longtemps faire quelques chose sur lui et Doyle, qui a réalisé un clip pour Maiden s’est décide mettre en image une adaptation partant du souhait connu de Crowley de se réincarner pour alimenter le scénario. Celui-ci fonde sa deuxième partie sur les exactions multiples du professeur et de sa quête de l’accouplement parfait, entre lui et une rouquine. Ca tombe bien, notre jeune journaliste intrépide en est une et l’histoire dira si le beau jeune premier, scientifique charmeur, la sauvera du piège tendu par la réincarnation de Crowley.

On aurait peut être apprécié des personnages principaux, le scientifique et la journaliste, un peu plus charismatiques, mais les qualités générales de ce très sympathique délire compensent facilement leur apathie. Il faut dire que l’acteur Simon Callow qui joue le professeur au regard magnétique est nettement au dessus du lot. Sans temps mort, le film expose quelques moments plus marquants telle la scène d’orgie à tendance sexuelle, franchement explicite, excitante et assez malsaine. Parée de belles actrices et de quelques atypies anatomiques, elle se pimente même de condiments urophiliques. Globalement, les rares effets spéciaux sont réussis. Assumant (voir les commentaires des auteurs) un bon esprit de série Z, Le Diable dans le sang confirme ce statut par une caution scientifique sans appel à travers ce puissant ordinateur, le bien nommé Z93, et l’existence connexe de particules macro quantique à points faibles. Ca en jette.

Si vous souhaitez approfondir le z bien engliche, gore et flegmatique, faites un tour auprès d’un autre auteur, Alex Chandon, qui m’impressionna par ses quelques réalisations, Cradle of Fear, partageant le goût du métal avec Jordan, et Bad Karma, plus ancien.

Les bonus

– Making of agréable, alternant interviews de l’équipe et scènes volées du tournage au caméscope. « On a reçu des menaces par email d’adorateurs de Crowley ou de franc-maçons » nous prévient Dickinson dans une ambiance pas très crédible de tournage maudit à la mode L’Exorciste. Notons que Doyle n’est pas un débutant : il rappelle avoir bossé sur les Fx de Brazil, Bandits Bandits, Sacré Graal,… Il n’aime d’ailleurs pas les écrans bleus et préfère travailler les lumières pour cacher les trucages. Un technicien plutôt roots, quoi.

– Entretien du réalisateur Doyle avec John Yorke : interview du fils d’un adorateur de Crowley, membre de sa secte, l’OTO (Ordo Templi Orientis). John Yorke expose les objets de culte qu’il possède encore : baguette magique, tableaux, et a déjà vu passer d’illustres visiteurs, tels que Mick Jagger pour admirer ses reliques mystiques. Yorke explique que Ron Hubbard et les dogmes de sa scientologie auraient trouvé en partie leurs sources dans la pseudo religion de Crowley, qui fut par ailleurs selon les auteurs franc-maçon.

– Film commenté par Dyle et Dickinson : ambiance très cool et complicité entre les deux piliers du film, apparemment dans le même trip. Ils rigolent volontiers sur les incohérences du script et sur l’aspect cheap de la fameuse combinaison spatio-temporelle, qui ne passe pas si mal à l’écran.

On rit aussi en apprenant que les acteurs lors de la scène d’orgie, trépignaient pour se déshabiller… et nous, donc !

Acteurs : Simon Callow, Lucy Cudden, Kal Weber, Jud Charlton, John Shrapnel, Paul Mc Dowell.

Réalisateur : Julian Doyle

Audio : Français 5.1

Anglais 5.1

Sous-titre: français

Format : 1.85 :1

Rico

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