Compte-rendu du 1er Absurde Festival à Nantes

La Nuit Fantastique

Salle quasi-comble pour la nuit fantastique, qui proposait 4 films à la suite, de 22h30 jusqu’à l’aube avec petit déjeuner à 2h du matin. Allez comprendre.

descent2

The descent 2 est un nanar très gore par moments mais surtout très con grâce ou à cause d’un scénario particulièrement stupide. C’en est tellement imbécile que l’on se demande si tout cela est volontaire ou non. Oubliez le premier épisode car tout ce qui faisait le charme de l’original, un huis clos entre femmes, un retour à la sauvagerie barbare, est ici balayé d’un revers de main. Les hommes sont de retour dans l’aventure et l’oscar de la connerie va sans conteste à ce personnage de shérif débile. Seule Sarah a été retrouvée et le shérif ne voit d’autres moyens que de repartir dans les galeries avec deux spéléologues, Sarah (amnésique, à peine remise mais c’est pas grave) et sans prévenir personne (l’idée du siècle).

Le film accumule les situations ubuesques. L’un des types dit à la jeune fille complètement coincée par des rochers : « ne bouge pas, surtout ! ». La même fille passe la main par un trou et reçoit un gros paquet de liquide baveux de type alienoïde sur la main. Elle lève la tête et demande : « Dan ? ». Croirait-elle que ce soit un éjaculat de son petit ami venu la sauver ? Le shérif qui n’a pas confiance en Sarah, lui impose d’être menottée à lui. Faire de la spéléo menottés, on a déjà vu mieux en matière de sécurité. Cela vaudra d’ailleurs qu’on lui ampute le bras un peu plus tard. Mais qu’est-ce que c’est dur à couper un bras de vieux shérif bourru. Il faut s’y reprendre à dix fois au moins avant que ça lâche. Mais la scène la plus what the fuck arrive lorsque deux jeunes femmes tombent dans une espèce de mare saumâtre dégueulasse. Elles ne savent pas trop où elles sont jusqu’à ce qu’une créature vienne chier dans la mare, presque sur leur tête. Bref, vous voyez le niveau.

grace1Grace est un petit film d’horreur qui commence fort mais qui s’essouffle par la suite. Dommage car l’auteur, sans doute personnellement troublé par la maternité, nous chatouille l’esprit avec des thèmes sensibles liés à l’accouchement (ce qui précède, ce qui s’en suit). Paul Solet semble faire une obsession sur l’allaitement et nous offre un inventaire de tous les tire-laits et autres soucis liés à cette pratique de nourrissage. De plus, il nous présente un couple « bio », adepte de toutes les méthodes naturelles plutôt que d’un suivi trop médicalisé. Tout cela est donc très réaliste jusqu’à la naissance de la petite fille qui préfère le lait au sang… Grace est très étrange au premier abord, dérangeant par bien des côtés (les seins sont sources de plaisir sexuel mais aussi sources de nourriture). Dans son dernier quart d’heure, il sombre dans le slasher basique et fait s’écrouler le reste du récit comme un château de cartes. Il y avait pourtant matière à effrayer, avec tout ce début bien malsain : le nouveau-né sent mauvais et attire les mouches, il tête le sein de sa mère jusqu’au sang… Tout comme The Children ou Grimm Love, on sent que le réalisateur démissionne à un moment critique, de peur de trop déranger.

Nous vous avions déjà parlé de Feed, un film qui n’a l’air de rien (ou plutôt qui a l’air d’un téléfilm) mais qui se révèle au final particulièrement pété du ciboulot. Feed évoque des amateurs de dames très obèses, et qui s’amusent à les nourrir jusqu’à ce que mort s’en suive. Une bonne comédie, comme vous pouvez vous en douter.

Je n’ai pas survécu à la nuit et je n’ai donc pas vu Evil Aliens, de Jake West (réalisateur dy mythique Razor Blade Smile). Le film était annoncé comme le nanar ultime à voir à 4h du matin, histoire de rigoler sans trop savoir pourquoi.

Ce premier absurde festival est prometteur et propose une ambiance très décontractée du slip, grâce à Jean-Maurice, qui assure la programmation et les blagues potaches. Le public jeune, curieux et enthousiaste garantit un moment de bonne humeur qui fait plaisir à voir. On regrettera juste quelques copies en simple dvd, même si la qualité était honnête. Mais à l’heure du blu-ray à la maison, une telle qualité devient un peu limite en projection.

Gageons que la deuxième édition sera plus aboutie. Faire découvrir des films « différents » est parfois un combat digne de Don Quichotte, même pour des organisateurs ultra-passionnés. Un grand merci à l’équipe du Katorza en tout cas.

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