Tôhô, le rêve américain

Du 8 février au 31 mars 2011, à la Maison de la Culture du Japon à Paris :

“Produit de la fusion en 1937 d’une société aux idées progressistes (la P.C.L. qui réalisa des chefs-d’œuvre comme Pauvres humains et ballons de papier), d’un petit studio de Kyôto (J.O. Studio) et d’une structure de distribution financée par un grand trust d’Ôsaka (Hankyû), la Tôhô affiche dès sa création des ambitions novatrices sur le modèle hollywoodien : en transférant ses structures dans la moderne Tôkyô, elle revendique en effet sa différence avec les studios de cinéma de Kyôto pétris de traditions et de conventions héritées du kabuki. Mais la guerre, suivie d’une scission fratricide (la Tôhô perd une partie de son personnel parti fonder la Shin-Tôhô) à la fin des années 1940, retarderont de 15 ans l’avènement du quatrième empire du cinéma japonais. Celui-ci verra enfin le jour grâce au succès universel des Sept samouraïs et de Godzilla sortis la même année, en 1954.

Ces deux films sau­vent non seu­le­ment la Tôhô d’une faillite pré­coce en plein âge d’or mais inau­gu­rent aussi une stra­té­gie de super­pro­duc­tion qui devien­dra la mar­que de fabri­que du stu­dio pour les trois décen­nies sui­van­tes. Car jus­que dans les années 1980, époque mar­quée par la mort du stu­dio sys­tem, la Tôhô main­tint brillam­ment le cap en fai­sant le choix de films à gros bud­get des­ti­nés au grand public : des films de guerre huma­nis­tes et wes­ter­niens de Kihachi Okamoto (Les sen­ti­nel­les de l’enfer) aux dra­mes inti­mis­tes de Naruse (Filles/Épouses/Mères), en pas­sant par les films catas­tro­phe (La sub­mer­sion du Japon) et les adap­ta­tions gran­dio­ses de la lit­té­ra­ture (Pays de neige).

Cette poli­ti­que qui pre­nait le contre-pied de la concur­rence embour­bée dans des séries de niche pro­dui­tes en masse s’avéra payante. La Tôhô, encore aujourd’hui très active grâce à un réseau de sal­les déve­loppé, conti­nue d’appor­ter son savoir-faire en matière d’effets spé­ciaux dans les suc­cès popu­lai­res récents comme Always, dip­ty­que nos­tal­gi­que sur la vie des Japonais à l’époque de la haute crois­sance.”

Plus d’infos et le programme en cliquant ici.

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