Waxwork

La sortie en dvd, en catimini, de Waxwork est l’occasion de revenir sur la carrière intéressante d’Anthony Hickox, un des rares bons artisans de ce que l’on peut vraiment nommer la série B contemporaine. Fils de Douglas Hickox (réalisateur de l’excellent Théâtre de sang), Anthony n’a que 24 ans lorsqu’il réalise ce Waxwork, premier et sans doute meilleur long métrage d’un faiseur consciencieux qui a touché à tous les genres en vigueur, avec une prédestination pour l’horreur et le polar musclé. Mais il est aussi l’auteur d’un pur trip médiéval à l’ancienne, le très divertissant et désuet Prince Vaillant.

Hélas, sa carrière s’est un peu tarie récemment, obligé de filmer les pitreries de Steven Seagal pour un pathétique The submerged . Mais, parmi ses meilleurs opus, je conseille vivement l’épatant Sundown, excellent film de vampires, l’étonnant Payback, remake officieux du Facteur sonne toujours deux fois et le vigoureux thriller Témoin sous protection avec l’épatant Armand Assante. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos personnages de cire. Hommage à peine voilé à L’homme au masque de cire (la version d’André de Toth) et à l’excellent Crime au musée des horreurs d’Arthur Crabtree, cette série B nostalgique ne commence pourtant pas sous les meilleurs augures. On y suit une poignée de jeunes crétins au look « affreux » estampillé années 80 (imaginez les vêtements et les coiffures !!!), invités à visiter un curieux musée de cire exposant les célèbres classiques de la littérature d’horreur. Fascinés par le spectacle offert, ils vont se rendre compte à leurs dépends que ces sculptures ne sont pas de simples statues.

Les dialogues ringards et  l’interprétation déplorable de comédiens non dirigés (en dépit de la présence de Zach Galligan le jeune acteur de Gremlins et de l’excellent David Warner qui sauve les meubles) n’incitent pas à l’indulgence durant un premier quart d’heure pénible. Mais une fois le dispositif  en place, le film s’emballe et se transforme alors en délirante série B décomplexée revisitant avec un bonheur communicatif les classiques de l’épouvante, à savoir le mythe du  loup garou, la momie, les morts vivants,  l’homme invisible, le conte Dracula … et le marquis de Sade. Construit sous forme de mini-sketches, Waxwork demeure un spectacle jouissif, gentiment sanglant, misant sur d’excellents effets spéciaux (quelques scènes gores à l’ancienne bien sentis) et une photographie très colorée ajoutant un léger parfum sixties à l’ensemble.

Habile cinéaste, doué d’un sens de la mis en scène évidente, Anthony Hickox maintient un rythme soutenu jusqu’au dénouement, même si on aurait souhaité davantage d’audaces, notamment dans la partie (limite kitsch) où intervient un Marquis de Sade d’opérette étonnamment sage. Mais on sent chez Anthony Hickox un amour du cinéma de genre et ses hommages sincères à des films comme Le loup garou de Georges Wagner, La nuit des morts vivants de Romero, La momie de Karl Freund et les survivants de l’infini de Joseph Newman rendent touchant un ensemble inégal mais diablement divertissant. Allez, un petit effort pour une sortie de Waxwork 2, moins réussi mais sympa comme tout. Et toujours réalisé par Hickox. Le 3 est raté mais  dispo depuis longtemps dans une édition bon marché.

A bon entendeur.

(USA-1988) d’Anthony Hickox avec Zach Galligan, David Warner, Jennifer Bassey. Édité chez seven 7. Format: 1.85 (16/9). Langues : Français 2.0. 

3D WAXWORK

2 commentaires sur “Waxwork”
  1. Euh… Waxwork 3 ? Jamais entendu parler d’un 3e opus, et j’ai beau vérifier les bases de données de la toile, imdb notamment, aucune ne mentionne ledit opus 3.
    L’auteur ne se serait-il pas emballé et mélangé les pinceaux avec Creepshow ? Ne l’ayant pas vu mais en ayant entendu parler, il apparaît qu’en effet ce serait une purge. Quant au fait qu’il soit disponible facilement, eh bien, là encore, à part en import…

  2. mea culpa j’ai en fait confondu avec Warlock 3, Waxwork 3 devait être tourné et ce ne fut pas le cas. Voilà. La série Warlock initié par Steve Miner est sorti presque en même temps que Waxhork et j’ai souvent confondu les films. Dédolé pour cette bourde.

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