300, de Zack Snyder

300 de Zack Snyder

Ancêtres des GIs réunis au sein d’un même esprit de corps, les combattants spartiates apprennent dès leur plus jeune âge l’art de la guerre, enseigné par les vétérans. On comprend rapidement que la philosophie de ce peuple consiste à mourir pour l’honneur de sa patrie, et non à mourir en héros pour la gloire. La collectivité prime sur l’individu.

Pratiquant l’eugénisme, les spartiates sont tous des hommes vigoureux, grands et forts. Bien entendu, ils portent tous l’uniforme de leur patrie. Leurs abdomens sont composés de carreaux de chocolat gros comme la main. On se croirait un peu dans le calendrier des rugbymen sauf qu’ici il y en a 300 au lieu de 12 seulement…

Nous voilà donc projetés dans la Grèce antique et plus particulièrement dans la cité-état de Sparte. Le système politique nous est brièvement expliqué et malheureusement, ces scènes sont inutiles à la progression de l’intrigue et du drame principal. Faute de trame politique consistante, il faudra donc se contenter de la partie « spectacle », bien plus généreuse en événements.

Zack Snyder a trop regardé Braveheart et les batailles majestueuse du Seigneur des Anneaux. Du coup, il s’en inspire forcément. Exercice de style extrême, 300 reste somme toute limité dans sa narration et son souffle épique. Bien que le film dure deux heures, on a l’impression qu’il ne raconte pas grand-chose. Et pour cause, les scènes de bataille composent la majeure partie du métrage.

La technique de combat des spartiates est assez surprenante. Elle consiste à faire un bloc inexpugnable puis à lancer des attaques successives, et à nouveau se protéger, toujours collectivement, et ainsi de suite. Les tactiques du Roi Léonidas fonctionnent plutôt bien sur les ennemis perses, qui eux, versent plutôt dans le modernisme. En effet, ils usent de flèches (beaucoup de flèches lors de quelques plans mémorables), d’animaux harnachés (éléphants, rhinocéros), de grenades. Mais surtout, ils comptent sur leur nombre pour déjouer les Spartes, ce qui n’est pas forcément un bon calcul.

Les combats sont bien funs, violents et surtout sanglants. De l’hémoglobine très souvent numérique, dont l’origine est parfois un peu trop visible. Mais qu’importe, cet aspect constitue en fait le style de tout le film.

Visuellement, le film impose sa marque et semble fidèlement adapté de la BD originale de Frank Miller. Les contrastes sont poussés, les couleurs sont chatoyantes et les effets numériques se chargent de lisser le tout dans des décors grandioses. Jeune réalisateur issu de la pub, Snyder use très souvent du changement de vitesse de défilement au sein d’un même plan, artifice fréquemment utilisé dans les bandes-annonces ces dernières années. Avouons qu’ici l’effet est plus intéressant car il permet de se concentrer sur une partie de la chorégraphie guerrière. A chaque ralenti, c’est un zoom sur un événement particulier (cascade, embrochage, décapitation) qui offre une immersion assez captivante.

Le réalisateur de l’armée des morts ne lésine pas sur les combats violents. Au bout d’un moment, on ne compte plus les décapitations au ralenti avec force détails (on peut détailler trachée, carotide et jugulaire). Le sang gicle allègrement tout au long du film, ce qui ne manquera pas d’en réjouir certains. Pour finir avec le côté “horreur” du film, on citera l’espèce de « freak show » constitué par l’armée ennemie, avec une belle galerie de types difformes et belliqueux, dignes du zoo de Clive Barker dans Cabal.

Expérience esthétique hors norme et déroutante, 300 se déguste comme un match de foot ultra-violent. Fonctionnant à la testostérone et à l’adrénaline, on ne sait pas vraiment s’il s’agit d’une pub friquée ou d’un péplum guerrier. Son imagerie, sa lumière rouge et or, et ses personnages tant masculins que machistes, restent indiscutablement imprimés sur notre rétine après le film, qu’on le veuille ou non !

Dvd édition simple ou double, édité par Warner Home Video

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