Piranha 3D, d'Alexandre Aja

” Contaaaaaaaact ! “

La ville de Lake Victoria s’apprête à recevoir des centaines d’étudiants avides de t-shirts mouillés, de bikinis microscopiques et d’alcool à volonté pour une mégateuf sur le lac. Mais non loin de là, une secousse sismique libère des piranhas d’un autre âge, ne contenant plus leur faim à la vision de cuisses fermes, de derrières dodus et de grosses poitrines.
Jake est un adolescent qui devait surveiller son frère et sa soeur durant le fameux week-end. Mais il préfère accompagner Derrick Jones sur son yacht, un réalisateur de films porno cheap, afin de lui montrer les meilleurs spots sur le lac, où l’équipe pourra tourner tranquillement ses scènes de cul aquatiques.

J’avoue avoir pris un plaisir coupable à assister à ce divertissement décérébré pour ados aimant le gore et les nénés.

Tout simplement parce que le film remplit son contrat de gore et de sexe. Côté cul, tout cela est assez gratuit puisque l’on y voit principalement ce Derrick Jones réaliser son film, sans que cela apporte quoi que ce soit à l’intrigue. Parodie de réalisateur porno, il accumule les tares : misogyne, vulgaire, camé, mythomane. Son excentricité borderline vole presque la vedette à Jake, héros classique, jeune, imberbe et courageux. Jerry O’Connell interprète Derrick avec grande conviction et il a l’air visiblement heureux d’être payé pour gober téquila, sel et citron dans le nombril des filles.

Côté gore, il faudra attendre de passer l’exposition des personnages, qui est un peu longue. Mais le mâle en rut sera comblé par un saupoudrage régulier de corps parfaits en bikini, ou même avec moins de tissu, sur fond de techno assourdissante ou de Lakmé, au choix. Mais la scène de panique et de massacre est bien là, avec ses dizaines de victimes mutilées de mille et une façons, rappelant les heures les plus sanglantes de Klendathu. Le tout est évidemmebt orchestré par les ténors du membre sectionné, les sommeliers de l’hémoglobine, KNB.

Ajoutez à cela quelques punchlines, une poignée de scènes “what the fuck” qui repousse les limites du bon goût, et des apparitions rigolotes de Christopher Lloyd (le doc de Retour vers le futur) et Richard Dreyfuss (Hooper dans les dents de la mer). Vous avez là un excellent rafraichissement de fin d’été. Attention tout de même : Aja nous avait habitué à des films d’horreur plutôt flippants (Haute Tension, le remake de la Colline a des yeux). Malgré leur côté irascible, les poiscailles en image de synthèse ont l’air d’être en plastique. De plus, l’excès de gore et de morts aussi atroces qu’absurdes provoqueront le rire plutôt que la terreur.

Le film a été converti en relief pour être à la mode. Il faut bien avouer que la 3D n’amène absolument rien ici, si ce n’est un côté kitsch et gadget rappelant qu’une série B se doit d’appâter le chaland avec des artifices basiques (sexe, gore et donc 3D).

8 commentaires sur “Piranha 3D, d'Alexandre Aja”
  1. Il avait tout pour me plaire, il m’a plu. Enfin… comme un bon Big Tasty quand j’ai la super dalle. Je suis pas sur qu’Aja soit quand même très fier 😉

  2. J’ai lu et relu qu’Aja se défendait d’avoir fait un remake du film de Dante. L’histoire diffère un peu certes , mais on est en plein dans le remake de situation. Je me suis enfilé le Z2 de Piranha en sortant du ciné. J’ai trouvé ça frappant. Étrange positionnement de Aja donc.

  3. C’est bien joli de vouloir faire un film pop-corn fun et décomplexé, encore faut-il en posséder les ingrédients : du rythme, des dialogues qui claquent, des situations cool…

    Là c’est lent, plat, ennuyeux… La purge totale. Il va falloir qu’il se reprenne en main, le Aja, parce que là, j’ai vraiment eu l’impression de voir un téléfilm insipide filmé par un tâcheron anonyme…

  4. Une bonne tranche de rigolade, tout de même, malgré quelques longueurs et des personnages soporifiques (la gentille famille). C’est son remake de la Colline a des yeux que j’avais trouvé vraiment ennuyeux… à part quelques scènes d’horreur brute.

    Je m’attendais à ce Piranha 3D soit moins gore, il est sorti en salles interdit seulement aux moins de 12 ans. Du gore, des blagues grasses, une pincée de Christopher Lloyd, ces quelques ingrédients m’ont fait passer un bon moment.

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