Stake Land, de Jim Mickle

L’Amérique est une nation perdue.
Quand une épidémie de vampirisme frappe le pays, les hommes sont obligés de fuir pour échapper aux bêtes sauvages assoiffées de sang que sont devenus les morts. Les villes ne sont plus que des cimetières et les survivants se rassemblent dans des petits villages, terrifiés à la tombée de la nuit.
Un mystérieux fugitif à la traque des vampires prend sous son aile le jeune Martin, dont la famille vient d’être sauvagement assassinée sous ses yeux. Accompagnés d’une religieuse et d’une jeune femme enceinte, ils sillonnent le pays en direction du Canada, “Nouvel Eden” selon les rumeurs…

Déjà auteur en 2006 du remarqué Mulberry Street (sorti chez nous directement en DVD en 2009), Jim Mickle signe avec Stake Land un film de vampires post-apocalyptique mineur, mais plutôt sympathique, à la croisée de Je suis une légende (on parle évidemment du classique roman d’anticipation de Richard Matheson, pas de son horripilante et pleurnicharde adaptation ciné avec Will Smith), des films de zombies façon Roméro (pour la dimension politique), et du livre La route de Cormac McCarthy (pour le caractère dépouillé du récit).

Si le métrage ne joue pas, on l’aura compris, la carte de l’originalité à tout crin, il réussit en revanche la gageure de ne pas se laisser trop écraser par ces références prestigieuses, en tablant avant tout sur des bases solides : un univers crédible, une ambiance soignée, des personnages convaincants, un tournage dans de splendides décors naturels, et un minimalisme épuré des plus réussi. Paris gagné, on entre dans le film sans problème, et on se laisse rapidement séduire par un récit âpre et mélancolique, mais jamais larmoyant, engagé juste ce qu’il faut (les extrémistes religieux en prennent pour leur grade), et privilégiant le développement d’atmosphères vénéneuses et les moments de tension rémanente à la débauche de scènes-chocs, de dialogues et d’action.

Dénué de prétention, mais pas d’ambition (on sent le réalisateur sincèrement attaché aux personnages de son film, chose devenue de plus en plus rare dans le tout venant du cinéma horrifique contemporain), Stake Land ne révolutionne donc pas le genre, mais assure un spectacle des plus honorables, porté par des personnages touchants et une mise en scène discrète mais efficace.

Stake Land est édité par Entertainment One, et distribué par Aventi en France. Le films est disponible en DVD, Blu-Ray et VOD.

0 commentaires sur “Stake Land, de Jim Mickle”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.