Le réserviste, de Mathieu Berthon

A l’heure où les vieux briscards et les antiques musculeux ressortent leur panoplie d’action hero (Expendables, Die Hard, consorts) en vue d’exploiter la fibre nostalgique des post-trentenaires en mal de virilité cinématographique, il semble facile de vouloir surfer sur la vague des années 80. Pourtant, Mathieu Berthon nous offre ici plus qu’un simple hommage au cinéma burné. Le réserviste est un authentique film d’exploitation, fabriqué avec toute la passion de l’artisan et généreux en tout (baston, sexe, humour, gore).

Le soldat Joseph Danton revient, après 10 ans, dans son village natal à la campagne, en Isère. Accueilli par son oncle Gérard qui l’a élevé, il va reprendre petit à petit goût à la vie. Sur le chemin, il rencontre la jolie Sarah. Rapidement, ils sont ennuyés par les hommes d’Angelo, un promoteur violent qui a décidé d’expulser les agriculteurs du coin par la force.

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La première bonne idée est d’avoir choisi une durée de moyen-métrage, soit quarante minutes. Un court-métrage aurait été bien pour une démonstration ou un festival mais là, on a droit à une édition dvd. Pour les gens qui ont peur de ne pas en avoir pour leur argent, la galette est remplie de bonus (commentaire audio, courts-métrages, bandes-annonces, making-of). Mais le film est en soi suffisant.

Restons relatifs : le scénario ne pisse pas très loin (mais les Commando, Contrat et autre Cobra non plus). Il a néanmoins le mérite de faire intervenir de nombreux personnages souvent rigolos (l’oncle excentrique et chèvrophile est un lointain cousin du Dr Spaulding inventé par Rob Zombie) et il y a eu du travail sur les nombreuses chorégraphies de combat. Ajoutons à cela une bonne utilisation des décors naturels, qui font du film une excellente publicité pour l’office du tourisme de l’Isère.  Si le spectacle est au rendez-vous, les moyens sont évidemment limités. Mais avec l’avènement du numérique et une grosse dose de système D, les choses sont plus simples et l’on peut offrir plus au spectateur sans pour autant passer pour un total amateur. Ainsi, on nous sert du gunfight à profusion, des arts martiaux, du sang qui gicle et une escadrille de quads; on n’est pas loin de Mad Max.

Deuxième bonne idée : le casting. David Doukhan, qui interprète le rôle clé, c’est d’abord une gueule et une musculature. Sans parler d’un rôle de composition, il parvient néanmoins à donner une personnalité à cette brute épaisse qu’est Joseph Danton. Hélène Darras s’en sort avec les honneurs dans un rôle difficile de femme avec des couilles. Elle est l’alter égo de Danton, et se situe quelque part entre Lara Croft et la badasse Michelle Rodriguez.

Le réserviste est donc un film premier degré. Il ne faudra pas être allergique à l’humour bas de plafond, et aux punchlines un peu grasses. Certaines font mouche, mais d’autres pas du tout, il n’empêche que l’on passe un excellent moment.

Dvd édité par Oh My Gore et disponible dans le réseau Fnac.

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