Attaque à mains nues

Il faut être un peu fou aujourd’hui pour sortir une bisserie pareille en dvd ou alors avoir fumé un peu la moquette. Ça tombe bien c’est le chat qui fume qui édite Attaque à mains nues, dans une collection « action girls », pur film d’exploitation eighties comme on en fait plus. Ou comme on en voit plus !

L’histoire ne risque pas de vous procurer des maux de tête. Pendant le visionnage,  on peut aisément se lever pour aller pisser et par la même occasion chercher une bière sans jamais perdre le fil d’un récit édifiant mais au fond pas plus débile que bien des pelloches avec Steven Seagal ou Chuck Norris.

Suzanne Carter, professeur de karaté, décide de partir aux Philippines pour retrouver sa soeur journaliste qui a disparu. Son enquête la mène vers un night club, l’Arena, que dirige un directeur particulièrement retors et qui cache des activités plutôt déconseillées comme le trafic de drogues et les combats à mort de karaté.

Réalisé le philippin Cirio H Santiago, artisan honnête  à qui l’on doit notamment Stryker et Equalizer 2000, deux trips post-apocalyptiques bien bis, Attaque à mains nues rempli son contrat limité auprès des amateurs de castagne : des coups de tatanes bien sentis, de la violence purement gratuite (jolie éventration durant le prologue) et une touche d’érotisme pas piquée des hannetons qui nous vaut deux grands moments cultes. L’héroïne, pas très jolie mais plastiquement parfaite, pense trouver refuge dans une usine. Par malchance, elle se fait attaquer par deux types qui ignorent complètement ses techniques de karaté. A cause d’un grillage vicieux juste là pour arracher sa robe et bien sûr des deux pervers à ses trousses, Suzanne perd au fur et à mesure la plupart de ses vêtements, pour finalement affronter son dernier adversaire en petite culotte. Cet improbable striptease entrecoupé par un passage gore à la scie circulaire montre l’héroïne perdre tour à tour sa robe, son soutif et ses talons aiguilles peu pratiques pour courir et exécuter des figures compliqué au karaté. Quoique !

La scène érotique tant attendue entre le bellâtre viril, frisé et moustachu (nous sommes en 1981) et la blondasse belliqueuse frise carrément le surréalisme.  Le dominateur mal commence par lui arracher ses vêtements avec deux couteaux. Rien de très surprenant jusque là. Mais de façon inattendue, Suzanne lui envoie une droite qui le met quasi KO. Et nous voilà embarquer dans un grand moment d’amour vache et de poésie musclée. Vous remarquerez que j’ai davantage retenu ces instants de pur poésie que le reste, finalement fidèle au cahier des charges : de l’action, des décors exotiques, des comédiens déplorables, un scénario prétexte dont on se moque bien des tenants et aboutissants, une musique datée mais rythmée.

La réalisation, plutôt enlevée, maintient le spectateur en éveil. Et on se dit au final qu’on a passé un bon moment, regrettant du coup de ne pas avoir mâté le film en groupe, expérience hautement plus jouissive pour ce type de production.

(USA/PHIL-1981) de Cirio H Santiago avec Jillian Kesner, Darby Hinton, Rey Malonzo, Ken Metcalfe, Peter Cooper.

 Durée: 1h20 . Format: 16/9. Langues: Français & Anglais sous-titré français. Bonus: 2 scènes inédites, bandes-annonces

attaque

 

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