Retour vers le Feffs 2017 : soirée d’ouverture

Un remake pour l’ouverture du FEFFS 2017 ? Tiens, tiens. It, Ohh ! En effet,  une surprise pour ma part. Le pitch est simple (souvenirs ! souvenirs !) : une bande d’enfants puis d’adultes doit faire face à une entité maléfique qui se nourrit de leurs peurs et prend la plupart du temps l’aspect de Pennywise, un clown maléfique.

Le livre de Stephen King avait été adapté honorablement à travers le téléfilm en deux parties de Tommy Lee Wallace, qui avait beaucoup bossé pour John Carpenter au début de sa carrière. La deuxième partie était plus faible mais l’ensemble paraissait très cohérent par rapport au bouquin et était soutenu par de bons acteurs. Impossible pour tout enfant ou ado des années 90 de ne pas avoir flippé devant Pennywise incarné alors par Tim Curry, star extraterrestre du Rocky horror picture show. Depuis ce téléfilm, je crois que je suis devenu coulrophobe.

La barre était donc mise très haut et apprendre que Andrés Muschietti était aux manettes ne m’a pas rassuré : Mama m’a gonflé et plus généralement les films de fantôme espagnols me semblent avoir trop peu d’intérêt (on peut en rediscuter évidemment!).

Il est vrai que le film présente un défaut majeur : le réalisateur a décidé d’insister sur l’enfance de la bande des sept, et leur lutte contre Pennywise. Il s’est attaché à recréer leur traumatisme en inscrivant l’histoire dans les années 80. Les hommages aux films de l’époque et notamment ceux de Spielberg (la banlieue américaine, l’aspect mielleux des relations entre les personnages) ne manquent pas. Le fait d’avoir tout miser sur cette partie est un message clair envoyé aux spectateurs : il y aura un deuxième opus et les adultes vont régler leurs comptes avec ce foutu Pennywise. Mouais ! Les allers et retours proposés par le téléfilm de 1993 étaient plus intéressants pour comprendre la psychologie des personnages. L’auteur de Mama propose des hommages et un vraisemblable second opus qui sortira en 2019. Cette proposition m’a vite énervé et m’a peu encouragé à voir cette suite.

Cependant, Pennywise incarné par Bill Skarsgard, est la principale attraction du film. Et c’est aussi une bonne raison de voir le film. Il a réussi à le rendre tout aussi flippant que Tim Curry, voire davantage. Certes, il a été aidé par les effets spéciaux numériques et par le point de vue (unique) des enfants. Ses apparitions sont peu nombreuses mais marquent les esprits. La première dans les égouts (la rue où vivent les enfants), sur l’écran des diapositives, à nouveau dans les égouts puis dans la maison de Pennywise. Les effets sont répétitifs : des accélérés ou des travellings en direction de la bouche du clown qui apparaît en gros plan. L’ensemble reste efficace et la déformation répétée de cette bouche nous rappelle que le clown n’est qu’une chimère, bien décidée à tuer tous ceux qui se mettront sur son chemin. Mon sentiment reste donc partagé.

 

Ron Goosens, low budget stuntman

 

Le FEFFS démarre fort pour cette première soirée. Amateurs de rigolades et de sensations fortes, vous n’allez pas être déçus par le dernier film de la bande à Steffen Haars et à Flip Van der Kull.

Si vous suivez le FEFFS, tout le monde se souvient de la séance du film New Kid Nitro en 2012. Daniel Cohen, le boss du FEFFS, l’annonçait comme le film le plus débile du festival. Il n’avait pas menti le bougre. Un nouveau film de cette même troupe ne pouvait que me ravir.

L’histoire est simple : Ron Goossens est un cascadeur plutôt loser. Alcoolique, il se voit dans l’obligation de coucher avec l’actrice Bo Maarten, sublime brune d’une vingtaine d’années. Le défi est lancé par sa femme, qui le trompe allègrement, mais qui lui lance cet ultimatum avant de le larguer définitivement.

A priori ce film manque de subtilité mais il n’en est rien. New kid turbo et New kid nitro évoquaient les marginaux dans une petite ville du sud des Pays-Bas (Maaskantje) face aux zombies et aux tares de l’Etat néerlandais pour protéger sa population (c’est vraiment n’importe quoi). Ici, les réalisateurs brossent le portrait d’un cascadeur qui va tout faire pour s’en sortir. Et c’est déjà une évolution dans le travail de cette bande de rigolos néerlandais.

Le métier de Ron va être l’occasion de présenter les dessous et les travers du  monde du cinéma. Dick Maas (L’ascenceur, Amsterdamned) va lui aussi participer à ceci en interprétant un réalisateur très imbu de lui-même. L’actrice Bo Maarten se moque de son métier, actrice diva très belle et qui a le droit à tous les égards. Le copain de la belle brune en prend aussi pour son grade, incapable de voir autre chose chez elle qu’une beauté plastique.

Ouhlala, ça a l’air sérieux vous allez me dire. Pas du tout. L’humour débile reste la marque de fabrique de toute cette bande de joyeux drilles. Ron est alcoolique et se retrouve dans des situations improbables : il devient une star de YouTube en sautant par-dessus un pont avec sa voiture (en se loupant surtout, mais sans mourir), il se réveille dans un abreuvoir à vaches après s’être mis une énorme biture la veille. Imbibé d’alcool, il ferait n’importe quoi pour conquérir Bo  (scènes forcément gênantes dans les pénates de la belle mais aussi sur une fête de tournage). Il est aussi humilié par sa femme qui se tape tout le village dans lequel il vit (la scène où il la surprend avec un de ses amis piliers de bar est hallucinante – l’essence même du mauvais goût).

La fin du film se situe dans la dialectique expliquée ci-dessus. Ron est prêt à tout pour évoluer dans son métier, quitte à faire des cascades improbables. Ce qui va causer sa mort (étonnant!). Les cascadeurs ont la vie dure. Mais l’au-delà réserve bien des surprises. Ron se retrouve à picoler dans sa tombe et à mettre fin aux incessantes vannes de son père qui fut à son époque champion du village de descente de pintes.

Difficile de se renier pour les auteurs des New Kid qui ont su trouver une voie dramatique voire sensible (si, si ! j’insiste) dans leur filmographie. A quand le prochain long-métrage ?

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