Apocalypto, de Mel Gibson

Mel Gibson devrait un jour consulter un spécialiste, tant le rôle de martyr semble le fasciner : Mad Max à ses débuts en était déjà un et voyait sa famille décimer avant de partir pour une expédition punitive. Il nous refait la même histoire dans une version épique avec Braveheart et ses villages ravagés par les nobles, et il atteint son apogée en illustrant le calvaire du Christ, ultime figure du martyr.

Avec Apocalypto, on aurait pu s’attendre à une freque historique du type Braveheart, or il n’en est rien. Gibson réalisateur met en scène un survival viscéral, basé uniquement sur la course-poursuite (qui a dit Mad Max ?) et situé au temps des Mayas. Ceux qui veulent en apprendre plus sur la culture et l’histoire mayas en seront pour leur frais. Ces derniers sont dépeints rapidement comme des psychopathes faisant croire au peuple qu’ils contrôlent les Dieux et que ces derniers demandent des sacrifices humains toutes les trois minutes.

Une fois accepté l’idée qu’Apocalypto n’est pas une reconstitution, l’amateur de film de genre y trouvera son compte. Tout comme dans Braveheart, Mel Gibson n’hésite pas à dépeindre la sauvagerie de l’époque : égorgements, lances qui transpercent les corps, flèches dans la nuque, coeurs arrachés, c’est un festival d’hémoglobine et de tripes mais tout en restant dans les limites du réalisme… Ou presque.

Patte de Jaguar voit son père égorgé par une troupe de mayas sanguinaires. In extremis, il parvient à cacher sa femme enceinte et son fils dans un gouffre. Mais il est capturé et conduit dans une cité maya pour y être sacrifié. A la surprise générale, il parvient à s’enfuir. Débute alors la course dans une jungle hostile pour échapper aux chasseurs et sauver sa femme.

Il n’y a donc pas vraiment d’histoire, ce qui ne veut pas dire pas de scénario. Pour retrouver sa femme, le héros destiné à mourir, doit traverser un nombre incroyable d’épreuves. Grâce à quelques coïncidences (le coup de l’éclipse pompé sur Tintin, le jaguar), une grosse dose de courage et d’intelligence, Patte de Jaguar exécute un à un ses poursuivants. Apocalypto ressemble donc fortement à un “vigilante movie” mais version jungle où le héros se fait justice lui-même avec les moyens du bord. Mention spéciale pour les chasseurs mayas, tatoués, piercés, accessoirisés, bref, un bande de punks qui n’est pas sans rappeler les sauvages motorisés de Mad Max 2.

Le film a été tourné en HD, un choix assez étrange puisque le rendu de l’image est assez métallique et froid, ce qui ne correspond pas vraiment à la moiteur de l’environnement. Mel Gibson boucle néanmoins quelques très belles scènes en évitant au possible les effets numériques. Le résultat reste convaincant, brut de décoffrage. Contrairement à toute attente, Apocalypto n’est pas un film grand public du fait de sa structure et de ses scènes somme toute très violentes, mais toujours au service du récit.

3 commentaires sur “Apocalypto, de Mel Gibson”
  1. Oui j’ai été agréablement surpris moi aussi, surtout qu’il n’expose en rien la surenchère gore qu’on m’avait décrite.

  2. J’ai énormément voyager et je trouve ce film très réaliste comme les autres films qu’a put réaliser mel gibson (ex : la passion du christ) Ses films se basent sur la REALITE (contrairement a beaucoup d’autres…) mais assurément avec le confort et la modernité qu’on as actuellement; apocalypo doit bien choquer des gens…malheureusement…

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