Chocolate

Le réalisateur thaïlandais Prachya Pinkaew redynamise avec verve le cinéma d’action populaire. Il s’était fait connaître avec Ong Bak, qui accumulait les combats de dingue et qui a propulsé sur le devant de la scène le désormais célèbre Tony Jaa et ses figures complexes de Muay Thaï. Sans trop se fouler, le réalisateur reprend les ingrédients du premier film à quelques exceptions près. Exit la testostérone, notre personnage principal est maintenant une jeune fille autiste. Chocolate pourrait presque être considéré comme un authentique film de super-héros. Avec un handicap qui l’empêche toute intégration sociale, la jeune Zen développe dès sa jeunesse des dons physiques extraordinaires. Elle apprend les mouvements juste en regardant les autres, et notamment en regardant à la télé des films de Bruce Lee, Jackie Chan ou Jean-Claude Vandamme (si, si, j’ai cru voir un extrait de Bloodsport). Dans ses enjeux, Chocolate reste une série B. Zen utilise son pouvoir pour extorquer de l’argent à des mafieux, anciens créanciers de sa mère également un peu mafieuse sur les bords. Le film se veut quelque peu émouvant car la jeune fille récupère l’argent pour l’opération de sa maman, qui souffre d’un cancer. Si c’est pas beau. Heureusement, on se contente d’un minimum pour exposer les personnages et l’on évite tout pathos indigeste.

Dans son ensemble, le film est assez naïf mais c’est ce qui fait tout son charme. L’actrice s’en sort tout à fait bien lorsqu’il s’agit de “jouer” et non pas seulement quand il faut distribuer des claques. Grâce une sorte de pantomime, elle se change (à nouveau comme un superhéros) et passe du statut de SDF maladroite aux jambes arquées à celui de super-ninja élastique. Si le film est plutôt inoffensif, il subsiste une scène assez trash où Zen doit combattre un autre handicapé mental. Ce dernier est incapable de contrôler ses mouvements et se révèle donc totalement imprévisible, ce qui donne du fil à retordre à notre héroïne. Organiser une baston d’handicapés, il fallait oser quand même.

Les performances physiques de JeeJa Yanin sont à tomber par terre. Ce n’est rien de le dire, il faut le voir! D’une souplesse surnaturelle, elle exécute les mouvements avec une rapidité bluffante. Bien entendu, le film va crescendo dans les combats et propose toujours quelque chose d’original, employant des topologies compliquées ou des accessoires inattendus. A ce titre, la bagarre dans l’abattoir est remarquable. L’endroit est baigné d’un rouge vif digne des enfers et l’on se bat à coup de couteaux de boucher et de machettes. La scène finale joue la surenchère et propose de multiples combats sur une façade d’immeuble. On se croirait dans un antique jeu de plate-formes ! Sauf qu’ici, les chutes font vraiment très mal. Au final, l’héroïne ressemble un peu à GunnM, manga où une petite jeune fille d’aspect inoffensif découpe d’énormes montagnes de muscles à la main.

Tout comme Ong Bak, ce sont les acteurs qui effectuent leurs propres cascades et combats avec un minimum de sécurité. Très peu de câbles, pas d’effets spéciaux, le réalisateur peut ainsi filmer l’action au plus près et emporter le spectateur dans une chorégraphie tourbillonnante. De même, on peut voir en gros plan, les acteurs se prendre les mains et les pieds dans la tête! Le revers de la médaille nous est montré dans le générique de fin en forme de petit making-of. Le moindre écart lors d’un coup de savate et c’est la blessure assurée, même pour le rôle principal. Je ne sais pas trop s’ils connaissent les assurances en Thaïlande.

Le dvd a été édité par Ciné Asia en Angleterre (VO sous-titrée anglais)

4 commentaires sur “Chocolate”
  1. Il est cool, ce film ! Ca va pas chercher loin, mais c’est bien efficace, et les scènes d’action, notamment la finale, sont vraiment fabuleuses. Ils ont réussi à aller plus loin qu’Ong Bak, ce qui n’est pas peu dire. En revanche le générique façon bétisier/snuff movie m’a bien refroidi. Ca doit pas voler bien haut, l’espérance de vie d’un cascadeur thailandais.

  2. Je ne vois pas le côté cool de ce film très mal fichu.
    L’autisme du personnage est scénarisé et mis en scéne de manière aussi lourdingue que les références à Ong Bak. En plus, le film met 1 heure à démarrer…

  3. Ce film est tou ce que vous avez pu dire dans sa présentation pour ceux qui veulent le voir aller sur le site de la team Newasia (Inscrivez-vous pour le télécharger SVP, la team a fait un super travail pour le sous-titrage). Vraiment bon à voir

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