Goth Kill

Pour recueillir les âmes dont il a besoin, un prêtre catholique de l’inquisition se réincarne des siècles plus tard dans le corps d’une jeune new-yorkaise s’initiant aux joies d’une soirée Goth. Ce prêtre, Nicholas Dray, avait pris conscience en ces temps sombres du moyen age de l’injustice que subissaient les femmes brûlées après avoir été jugées sorcières. Son sursaut moral lui coûta cher car il finit ses jours sur le bûcher en compagnie de ses victimes, condamné par ses pairs. Au moment de l’horrible trépas, il invoque Satan…

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Œuvre aux frontières mouvantes de l’amateurisme, Goth Kill n’est pas la surprise de l’année. Le scénario du mal traversant les âges s’associe toutefois agréablement au mouvement goth que le film explore gentiment dans sa philosophie musicale et vestimentaire. Il s’attarde sur l’ambiance de ces clubs dark-goth, leurs grillages, leurs pointes, leurs rouges à lèvres noirs et leurs panoplies cuirs. Pas désagréable, d’autant que l’alibi fantastique ne tient pas longtemps. La musique est d’ailleurs beaucoup plus percutante que les effets spéciaux ou pires, les acteurs. Hormis le dénommé Flambeaux, incarnant le fameux prêtre Nicholas Dread, la bande de copains/copines ayant accepté de jouer les acteurs s’avère plutôt maladroite. A voir les cris des victimes s’accompagnant de sourires suspects au vu de l’horreur commise devant leurs yeux, ou bien ces condamnées sorcières, authentiquement mortes de rire à l’arrivée des coups de fouets… Dommage en outre que le casting féminin ne favorise que l’anorexie mammaire, mais bon, ne rentrons pas dans la subjectivité… Aucun cascadeur à priori de disponible, les coups de poings passant à 50 cm des mâchoires lors des corps à corps. La musique, donc. Electro ou tirant vers le métal, elle dynamise avec justesse l’ensemble du film, dont certains passages pourraient nous décourager, faute de rythme. Les trucages sont rudimentaires, le réalisateur préférant souvent de longs dialogues diabolisant un maximum l’horrible Dread, à la confection d’effets sanglants élaborés. Le gore n’a semble t’il pas été une fin en soi, même si l’association en fin de film de passages plus sanglants et de musique extrême m’a fait songer au Cradle of Fear de Chandon, nettement plus ambitieux toutefois. Au-delà du plaisir jamais tari de voir un dégénéré fouetter une pauvre actrice, éructant le fameux « You are a witch, confess, confess !!! », Goth Kill se résume t’il à une nullité de plus ? Non. Un gros clip bis, futur vestige de l’underground, sûrement.

Bonus :
– Assez sympa, puisque l’on a le droit aux commentaires du réalisateur et de l’acteur principal, un commentaire pendant tout le film.

– Des scènes de « performances » dans un club, avec groupe de musique déjantée, filles dénudées et Flambeaux qui joue avec des feux de bengale. Familial, quoi…

– Une interview de Connelly.

Réalisateur : JJ Connelly. Année : 2009. Acteurs : Flambeux, Erika Giovinazzo, Eve Blackwater, Mistress Juliya …Durée : 75 mn. Editeur : Wild Eye

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