Les Griffes de la forêt, de David Decoteau + Hell Hounds, de Ricky Schroder 1


Jeunes cinéastes amateurs, vous voulez être rassurés et vous dire qu’il est possible d’aboutir à un projet honorable grâce à une idée intéressante et personnelle malgré le manque de budget ? Vous voulez vous assumer et vous regarder dans une glace sans cracher sur votre reflet ? Les Griffes de la forêt et Hell Hounds ne sont pas faits pour vous car il s’agit d’ici de prods canadiennes (pour la télévision) avec des budgets limités et des idées pas plus fournies. Sortez les champis, le bong, la poudre et le gâteau d’anniversaire de Bob Marley, car s’il y a bien une idée que ces deux films véhiculent brillamment c’est qu’en termes de conneries, tout est permis.

Tremblez, Winnie a retiré ses fringues.

Le premier, comme l’indique le titre original qui est Grizzly Rage, montre un gros nounours pas content qui se met à la poursuite d’un groupe de jeunes cons qui a accidentellement heurté un ourson au cours de leur balade en voiture la veille de leur remise de diplôme. Oh oui, il y a un message écologique derrière tout ça, oh non, ce n’est pas mieux que Phénomènes, oh oui, c’est débile de bout en bout. Au-delà du fond (il n’y a vraiment pas grand-chose à dire), la réalisation mérite son pesant de cacahuètes parce qu’elle est presque douloureuse tant le film est fauché. Simple détail révélateur : à aucun moment le grizzly et les acteurs ne sont dans le même plan. Les giclures de sang sont « soigneusement » faites par ordinateur et font des faciales à l’écran pour un résultat des plus hideux, et les acteurs, complètement désemparés par leurs personnages caricaturaux au possible, ne parviennent malheureusement à faire dire autre chose au spectateur que « merde, j’aurais mieux fait de faire une promenade » d’autant plus que Les Griffes de la forêt ne gagne même pas un statut de nanar drôle.

Mais comme à Cinétrange, nous aimons les défis, pourquoi ne pas continuer à goûter la malbouffe canadienne en poursuivant avec Hell Hounds, autre film avec des animaux méchants. Le film se déroule 500 ans avant JC dans la Grèce Antique et présente Kleitos qui doit sauver sa femme Demetria de chiens féroces et diaboliques… A noter que la révélation du Dog Pound de Kim Chapiron, le jeune et prometteur Adam Butcher, prête sa tronche au casting de ce qui se présente comme un nouvel épisode de Xena. Les fans, ne vous réjouissez pas : les effets spéciaux, Xena les a gardé. Résultat : des chiens pixélisés et des costumes tous droits sortis de la version porn d’Hercule. En plus de cela, le dvd édité par Zylo ne propose que la version française du film, ce qui parvient à motiver le spectateur : au bout de vingt minutes, il est vraiment temps de prendre l’air.

Cette image aurait pu être réalisée entre les prises…

A propos de Rock

même si son nom évoque la boxe ou le catch, il y a une grande sensibilité chez Rock. Enfant spirituel d’Harmony Korine, il se plait à explorer les mêmes errances que le réalisateur américain. Même si ses goûts sont larges, il s’intéresse au cinéma mal branlé, et éprouve une compassion pour les réalisateurs fauchés. Ceux qui n’ont pas le budget mais qui font leur métier en y mettant tout leur coeur. Grand mélomane (Ernest Ping, Nipple boy), il s’essaie à la réalisation de clips et de courts-métrages. Domicilé à Strasbourg

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