Long-métrage documentaire dont il vaut mieux ne pas dire grand-chose. Dans les trois-quatre premières minutes, on suit le journaliste tévé néo-zélandais David Farrier, spécialisé dans les sujets sur les gens chelous. Ayant découvert sur Youtube un truc qui pourrait ressembler à des compètes de chatouilles sportives, il tente de contacter les orgas pour une interviou. À partir de là, sa vie part en sucette.
C’est du docu à gros budget, du coup vous pouvez cocher : super photo, montage très narratif, musique qui fait peur. Ultraprenant, très efficace. Et, au fond, passionnant. Ça parle d’argent, de torture, de pouvoir inique, ça parle de notre imaginaire sexuel et du rôle nouveau que joue Internet dans notre rapport au monde, à ses représentations, à sa matérialité.
Comme beaucoup de films désormais, Tickled déborde aussi sur le réel, avec un épilogue tourné en live le jour de la sortie publique du film, et un ultime rebondissement (la mort du superméchant en mars dernier, le commentaire à ce sujet de l’équipe du film).
Plus malin que beaucoup de docs du genre, Tickled nous malmène avec une histoire WTF, une écriture de film de fiction et un parallèle assez fin entre la production du film et son sujet; entre les pratiques odieuses qu’il dénonce et la façon assez similaire qu’il a de ce faire.
Je sais, c’est mystérieux, allez-y voir, vous ne regretterez rien.
Ce film était conseillé par Laurent Queyssi dans une de ses épatantes circulaires dominicales « Seul à Zanzibar » (abonne-toi ici : https://tinyletter.com/LaurentQ)