The room, de Christian Volckman

Le nom de Christian Volckman m’était resté en mémoire. Je me souviens de son film Renaissance, œuvre d’animation en noir et blanc, mais sans nuance de gris, un peu à la manière de Sin City. Le design particulier faisait son effet et sublimait le côté science-fiction d’une intrigue de polar classique.

Treize ans plus tard, le réalisateur revient vers le long-métrage avec The Room, film fantastique qui tient essentiellement dans son concept : une variation sur les vœux accordés par un génie.

Un couple vivant à New-York décide de mettre sur pause leur vie de citadins modernes. Ils achètent une vieille maison à la campagne. Kate et Matt découvrent une sorte de pièce secrète protégée par une porte massive. Une fois dans cette chambre, il leur suffit de souhaiter un objet pour que celui-ci apparaisse. Les choses vont se compliquer lorsque Kate va souhaiter avoir un enfant…

Les premières scènes sont “effrayantes” car elles compilent tous les clichés de la maison fantôme. Le jeune couple qui nage dans le bonheur, la maison poussiéreuse, la pièce cachée, et bien sûr : “Vous savez qu’il y a eu un horrible meurtre dans cette maison ?”

Fort heureusement, le film évacue rapidement les passages obligés pour installer son idée : quoique souhaitent ses habitants, la chambre leur offre. La première étape logique est bien sûr de s’adonner aux plaisirs hédonistes: costumes extravagants, Champagne, dollars par milliers. L’heure est à la fête.

L’intérêt du film est qu’il est fidèle à son concept jusqu’au bout, l’inscrivant dans un courant “classique”. On n’est pas surpris, mais on n’est pas déçus non plus. Constamment, le récit est sur le fil entre l’ennui et une relance de l’intrigue. Ainsi, les personnages sont plutôt des stéréotypes mais les acteurs leur donnent une vie plutôt crédible. Ils ont des comportements attendus mais tout à coup, au détour d’une scène, ils vont un peu plus loin. De même, la maison ressemble à n’importe quelle maison hantée mais soudainement, on en découvre un peu plus sur ses rouages, faits d’une profusion de câbles électriques. Le design est réussi mais là encore, on hésite, on ne tourne jamais les boutons à fond.

Dommage car Volckman est passé entre temps par la peinture et il distille ça et là des indices visuels concernant sa passion : une pièce entièrement peinte de rayures, un tableau avec une étrange carte, une architecture labyrinthique. Tout cela reste malheureusement à l’état de détails décoratifs. On aurait sans doute aimer plus de folie et de débordements. Ou tout du moins une réflexion moins superficielle sur le désir de posséder des choses.

On comprend rapidement que tout va se jouer dans la maison et le film tourne au huis-clos, en même temps qu’il tourne un peu en rond. Alors qu’il devrait s’élever vers un au-delà, il joue malicieusement avec son concept et le public. Certes, le jeu devient de plus en plus pervers mais on ne dépasse jamais vraiment le statut d’honnête série B fantastique.

Le film est sorti le 14 mai 2020 sur de nombreuses plate-formes VOD (Orange, Canal VOD, MyTF1 VOD, iTunes, Google, UniversCiné, Filmo TV, Rakuten TV, Xbox)

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