Roches Rouges

Deux garçons et deux filles partent pour le lac de Roches Rouges. Tombés en panne d’essence, ils trouvent une ferme apparemment déserte. Alors qu’ils siffonnent de l’essence sur un vieux camion, ils découvrent bientôt qu’une famille de dégénérés occupent le territoire.

Rodolphe Bonnet, réalisateur des fameux Friday 12th (parodie de vous savez quoi), a donc voulu faire lui aussi son survival avec des morceaux de torture. Mille fois utilisée, la recette continue donc de séduire. Surtout en cette période où les survival sont légions et parviennent malgré tout, à se renouveler.

Pour autant, Roches Rouges peine à convaincre. Son budget n’est pas vraiment en cause, ni le talent de l’équipe technique et artistique. Grâce à un montage rapide et peu de scènes gratuites ou inutiles, on va droit au but, ce qui permet d’apprécier le film malgré ses défauts. Tous les ingrédients sont réunis : jeunes filles sexy en péril, une bande de méchants gravement atteints du ciboulot, des comédiens crédibles, une musique originale qui remplit son office, et des effets gores de bonne tenue.

Le côté amateur des Friday the 12th , qui n’était pas gênant puisqu’il s’agissait d’une grosse farce, laisse place à une réalisation sobre et soignée. La mise en scène est parsemée de quelques bonnes idées comme ces cadrages à ras du sol et de travers, mettant en avant des décors lugubres particulièrement bien choisis. On ne sait d’ailleurs pas dans quel lieu on se trouve : un château, une ferme, un caveau, des souterrains ? Une désorientation involontaire (les lieux de tournage prévus n’étaient plus disponibles) mais qui a le mérite de perdre le spectateur.

Mais voilà, il est dur de passer après un Frontière(s) qui surexploite déjà le filon avec mille fois plus de moyens, de scènes trash et de gore. Dur de passer après Martyrs qui jette un pavé dans la mare du genre. Evidemment, ces films ne jouent pas dans la même cour que Roches Rouges. Mais les esprits ont immanquablement été marqués par les néo-nazis cannibales, la tueuse hystérique de A l’intérieur ou les bourreaux cliniques de Pascal Laugier. Les psychopathes de Roches Rouges ont donc beaucoup de mal face à cette rude concurrence.

Rodolphe Bonnet a néanmoins pris le genre très au sérieux et ne fait pas de second degré débile. Il évite également le film référentiel devenu lassant. Bien entendu, on retrouve inévitablement, par bribes, l’adn du comportement déviant des bouchers texans de Massacre à la tronçonneuse. On donnera tout de même une mention spéciale à l’intrigant personnage de “maman” qui a trouvé une méthode originale et peu usitée pour se refaire une beauté…

Montré il y a quelques années, le film aurait pu paraître novateur mais actuellement il fait figure de suiveur avec peu de moyens. Il manque à Roches Rouges une vision originale, une tension viscérale, une nouveauté à apporter à un genre usé jusqu’à la corde. On aperçoit une lueur d’espoir dans la dernière scène, petit bijou d’ambiance glauque qui permet de conclure le film sur une bonne impression.

Réalisé par Rodolphe Bonnet. Avec Emmanuel Bonami, Sophie Chamoux, Yannick Laurent, Linda Massoz, Stéphanette Martelet, Nicolas Melocco. Photo : Thomas Walser. Son : Yves Posiere. Effets spéciaux : David Scherer.

3 commentaires sur “Roches Rouges”
  1. J’ai jamais vu un court-métrage de genre aussi bon que Roches Rouges. Jle trouve même supérieur à certains longs-métrages de genre. Jtrouve l’histoire un peu strop simple. Sinon, franchement, très bon! Flippant à souhait et déstabilisant. Bravo!

  2. Vu à Trouville ! Vraiment sympa et bien glauque malgré une actrice principale tres peu convaincante qui hurle à tout va pour un oui pour un non ( elle crie plus que les personnages qui se font torturer !!!!) Sinon les “mechants” sont réussis et l’ambiance est là !!!

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