Entretien avec Ruddy Pomarede
Udéka : Nous allons commencer par le début de toute l’histoire de Damned (*), tant qu’à faire…
Ruddy Pomarede : Ben tiens.
… avec Les Flammes du Sabbat. Le tout premier épisode, tourné à l’arrache en une semaine durant la coupe du monde de football en 1998.
J’avais mon premier PC qui permettait de faire du montage, une version 4.2 de Première et une seule envie : m’amuser avec des amis à faire un film très pif paf pouf. À dix-huit ans, on se croit grand dans sa tête, mais en fait, non.
Rappelons que nous sommes en 1998 et que la culture générale de l’anime en France est très différente de celle que nous connaissons actuellement. L’inspiration était plus le jeu de rôle ?
Oui et non. À Perpignan, on recevait les chaînes Catalanes qui avaient cinq ans d’avance en terme de culture anime. J’y avais découvert des petites pépites des années 80-90 comme Lodoss, Bubble Gum Crisis, Tokyo Babylone…
Là, tu m’apprends un scoop.
Tv3 diffusait toutes les semaines une heure d’anime en prime time et trois épisodes de Dragon Ball Z par jour. En catalan, certes, mais j’ai pas trouvé meilleur prétexte pour apprendre une langue.
DBZ est une influence majeure sur les Damned, à mon avis. Les combats avec les poses exagérées, la manière de les amener.
DBZ m’avait fortement marqué à l’époque, comme Saint Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque).
Il est difficile de ne pas penser à un jeu de rôle en particulier avec l’univers que vous dépeignez : In Nomine Satani / Magna Veritas. Un JdR français, de plus, il faut le rappeler.
Que j’ai découvert en 2001-2002 seulement, pendant le tournage de Damned 4 : Requiem. Ce qui nous a amené à changer le nom du personnage de Dominique en référence à ce JdR qu’on a beaucoup apprécié.
Encore une idée reçue qui s’envole, je croyais que c’était un point de départ. Voilà ce petit film de potes dans ton disque dur. Comment ça s’est développé ? Parce qu’à la différence de quasi tous les amateurs vous avez persévéré.
Après le premier film, on devait tourner un autre épisode avec la même équipe mais ça a avorté. C’est quand je me suis installé pour mes études sur Grenoble que j’ai rencontré d’autres gens et qu’un certain Nicolas Robin m’a convaincu de faire quelque chose pour le festival Cartoonist. J’ai ressorti le concept de Damned des cartons et je l’ai remanié pour donner Damned Again.
Le 1er prix festival Cartoonist 2000 (Une convention sur la culture manga qui semble n’être plus en activité).
Ne parlons pas de prix pour Cartoonist, c’est abusé. C’était un festival de fans, pas de cinéastes. C’est ça qui m’a fasciné, je crois. J’avais déjà assisté à des festivals de courts métrages et ça m’avait laissé …. Comment dire…. Une vision d’horreur sans nom.
Je vois ce que tu veux dire.
C’était conventionnel, formaté, prétentieux et pour dire en un mot : chiant. Seuls ceux qui faisaient leurs films les regardaient dans une salle cloisonnée dans une ambiance délétère à souhait. Cartoonist par contre, c’était du grand n’importe quoi. Mais en bien.
Si je ne m’abuse, il y en avait un à Paris et l’autre à Toulon.
Je ne parle que de celui de Toulon. Paris a été… un fiasco qui ne mérite pas de s’éterniser dessus.
Je sais que l’aventure, car c’en est vraiment une, à tout été sauf une partie de plaisir sur dix ans. Dix ans, tout de même.
Ça ne me rajeunit pas ! Disons que la saison une s’est terminée un peu en couac sur le plan des relations personnelles dans l’équipe de départ.
Nous y reviendrons. À quel moment t’es-tu dit que Damned était une série et non pas un délire de vacances ?
À partir de la saison deux.
C’était du coup par coup avant ?
Disons plutôt une série d’épisodes faite pour notre plaisir, pour Cartoonist et dans un état d’esprit où le côté technique n’était pas central. On ne regardait pas trop à demain, je portais tout seul le projet, les autres suivaient de bon coeur.
Damned 3 : Cursed est le début de quelque chose de plus construit. La mythologie commence à être creusée, de même que les enjeux.
Oui, parce qu’après Cartoonist j’ai pu m’intéresser un peu plus à l’écriture, ça m’a motivé à mort de voir que des gens pouvaient apprécier des délires très personnels au départ. Le fait de savoir que ce qu’on fait peut plaire, ça incite à pousser un peu plus les recherches préliminaires.
Surtout que tu assumes totalement ton attitude de fan.
Damned reste avant tout une série amateur de fans et un projet axé sur le plaisir de faire quelque chose entre amis.
La diffusion sur Game One, plutôt content je suppose ?
Un peu trop même. Ce genre de petites choses anecdotiques peut monter au cerveau quand on est jeune et con.
Très très bon travail Udéka. Ça mérite toutes mes félicitations pour avoir accompli ce challenge haut la main.
J’aime beaucoup tes articles: concis, facile à lire, humoristique avec parfois une légère touche ironique, juste ce qu’il faut. Ne nous en prive pas ^^. Je te soutiens à fond.
Vas y Sinji ! T’es le meilleur, lol !
Très bon article sur un sujet génial. Je suis Damned depuis le 5.1 et personnellement je trouve que le scénario est bien, les effets spéciaux déchirent et on s’amuse bien en le regardant.
Flander’s Company est fait dans le même moule et donc c’est aussi drôle.
Si jamais Ankama est ok pour adapter en manga, j’achetérais quelque soit le format ^^
Merci pour tant de compliments, Namoko. Par contre, je ne sais pas si le rédac chef partage ta notion sur mes articles concis vu les pavés que je lui soumet à chaque fois.
Merci également Virgo. Concernant l’édition, c’était une idée personnelle qui me semblait assez bien vue après coup. Si ça se trouve, ça peut inspirer des personnes-clés.
que dire sinon merci a tous ^^
ah tiens mon commentaire n’a pas été publié ?
Que dire à part que je suis les guardians depuis un bon bout de temps déja et que je ne manque pas de les faire partager à mes amis avec toujours la même émotion (surtout quand clem arrive :-))
je trouve l’interview une super idée car c’est vrai qu’on est toujours en quête d’informations sur les débuts et tout et tout, et qu’un jour on réalise son rêve d’en faire partie !
Bonne continuation
Djseb alias superman
Navré, ton commentaire datant du vendredi 11 juillet a effectivement été vaporisé. Inexplicable technologie.
J’en ai gardé trace :
« Franchement, ca laisse rêveur tout ca, moi qui suit quasiment depuis le début, j’en apprend tous les jours un peu plus !
Félicitations à toute la bande et merci d’avoir réalisé mon rêve de tourner avec vous !
En tout cas chapeau à Sinji qui n’a jamais eu la grosse tête et qui sait nous recevoir comme ses amis, ca fait toujours très plaisir 😉
djseb alias superman »
Bonne nouvelle. Ca veut dire qu’il a une trace de notre dernière soirée bière, celle où Jérôme récitait l’alphabet en rotant (jusqu’à la lettre F).