Sauna
film finlandais d’Antii Jussi Annila
Nord de la Finlande, fin du XVIè siècle. Erik, vétéran des guerres suédo-russes et Knut, son frère géographe, font partie de la commission chargée de délimiter la nouvelle frontière entre les deux nations. Traversant un marais inexploré, ils découvrent un village inconnu, totalement coupé du monde, à l’entrée duquel a été bâti un étrange sauna. La légende prétend que celui qui y pénètre en sort lavé de ses péchés…
Sauna est un film d’horreur exotique dans son thème et partiellement opaque dans son traitement. Erik et Knut, les deux frères, sont des âmes en peine. Avant que ne commence le récit, ils ont tué, par cruauté et négligence, un paysan et sa fille. Pour Erik, le chien de guerre, ça n’est que le soixante-treizième meurtre de son existence, mais c’est peut-être celui de trop. Pour Knut, le lettré, c’est l’irréversible perte de l’innocence, et le fantôme de la jeune fille le poursuit où qu’il se rende. La découverte de ce village magique est peut-être, pour eux, l’occasion de toucher à la rédemption. Et peut-être, aussi, la porte d’entrée de leur enfer.
La photo, le jeu d’acteur, les thèmes abordés, sont rudes et sombres, à l’image des décors : marigots à perte de vue, eaux stagnantes et noires. On est quelque part entre les forêts de Dersu Uzala et le champ de ruine de Stalker. Les hommes des bois sont fatigués de la sauvagerie de la nature, de la guerre qui s’achève. Ils aspirent à un peu de paix, à la chaleur retrouvée d’un foyer. Pas de bol.
Comme Vinyan, Sauna est porté par une vision viscérale et poétique. Les pensées malades des protagonistes se reflètent dans les paysages tordus, les sortilèges étranges, les stigmates des corps, les symboles. Mais les liens sont, ici, beaucoup plus difficile à établir, les manifestations surnaturelles souvent incompréhensibles, certains arcs narratifs se dénouent, finissent dans le mur.
Quelques références culturelles, certainement, nous manquent (la lutte entre luthéranisme suédois et orthodoxie russe semble par exemple jouer un rôle souterrain) et les dialogues mystérieux sont peut-être juste bizarrement traduits. Mais, sans doute aussi, ce film est-il un peu boiteux, cherchant à trop embrasser, et elliptique sur la fin jusqu’au peu clair.
Reste une ambiance générale gelée, pétrifiante, des personnages au bout du rouleau, monstrueux mais touchants, et des flashs d’une horreur brutale, visions qui resteront longtemps en mémoire. N’aurait été Vinyan, Sauna aurait sans soucis pu gagner l’Octopus d’or. Il est deuze dans mon classement partiel, en tout cas.
Et s’il est peu vraisemblable qu’il soit largement distribué en salles sous nos latitudes, guettez les étals de DVD d’ici un an ou deux. C’est pas si souvent que ça qu’on découvre un truc aussi fichtrement bizarre sur la planète terreur.
Léo
Impatiente de découvrir l’œuvre cinématographique de monsieur Fabrice Du Welz, que je ne connaissais pas auparavant. Et tout particulièrement Vynian, dont la bande annonce est tout simplement formidable et attractive !
Pour Udeka:
Si tout va bien, viendra un jour où tu en apprendras plus sur le village de DEAD BONES… 😉
pour Udéka
toujours au top mis à part une petite faute
je vois que tu apprécie les entretiens, une petite âme de journaliste?
J’ai maté ROCHES ROUGES! Sans doute le meilleur court de genre que j’ai vu depuis bien longtemps! Enfin une vraie histoire servie par de vrais comédiens! Une réal nerveuse et la musique cartonne! Non, franchement, ça tape dur! Certaines scènes foutent vraiment mal à l’aise…
Pour BLOODY CURRENT EXCHANGE, c’est la seconde fois que je le vois. Une ambiance soignée, mais l’histoire, j’y pige rien, et c’est quand même un peu long. En revanche, Philippe Nahon est énorme! Le vrai atout du film?
La course à la mort : assez bon film d’action de type fast and furious en futuriste et plus pyrotechnique. Je ne me suis pas ennuyé. Les perso sont tous originaux (ah la directrice de la prison super polie/pincée/coincée qui crache 10 jurons dans le dernier plan). Les bagnoles sont aussi bien foutues et surarmées. Les cascades sont originales et les rebondissements nombreux.
Ca reste bien sûr totalement décérébré et ç’aurait été mieux si le cadreur n’avait pas bu 10 litres de Red Bull. La caméra est sécouée inutilement pour faire style « ça va vite ».