Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg

Death Race (La Course à la mort)

Synopsis

2012. La criminalité explose, l’économie s’écroule à la vitesse d’un château de cartes, les usines ferment. Un ouvrier licencié s’en va rejoindre sa femme et sa fille, sa dernière paye en poche. A peine Jensen Ames a-t-il le temps de rentrer chez lui que sa femme est poignardée et qu’il se réveille avec un couteau dans la main, entouré d’agents de police.

Six mois passent. Vu que notre tough guy a un passif de coureur automobile, la directrice de sa prison lui propose de remplacer la star en titre, le célèbre pilote masqué Frankenstein, pour la très médiatique « Course à la mort ». Une cinquième victoire de Frankenstein signifie un ticket pour la liberté.

Après les joyeusetés de la vie derrière les barreaux (gnons à la cantine), Jensen Ames lie connaissance avec le staff des mécanos et sa co-équipière. Le détenu va réaliser que son intérim ne doit rien au hasard. Ni que la perfide directrice Hennessey, l’œil rivé sur les pics d’audience, soit très encline à ce qu’il finisse la course en un seul morceau.

 

 

À la sortie d’Eden Lake qui a dû lessiver plus d’un festivalier, La course à la mort avait tout du cachet revitalisant salvateur. Death Race se résume à du bourrin en tube et réveille des zones masculines du cerveau insoupçonnées, même pour moi qui n’ai pas spécialement accroché aux Fast and Furious et compagnie. Un vrai fantasme pour les chromosomes XY imprimé sur pellicule.

La course à la mort de l’an 2000 (édité en DVD par Mad Movies) s’imposait en série B vrombissante et sans complexes, jouant d’une acidité constante dans le portrait d’une Amérique qui se complaisait dans des jeux du cirque étalés sur les chaines hertziennes. Un Rollerball mécanisé qui, s’il n’avait pas la finesse du film de Norman Jewison, avait pour lui une frénésie pop et un humour ravageur dans son jeu de massacre (Ha, les points gagnés suivant que l’on écrasait tel ou tel type de spectateur,…).

Death Race 2008, quand à lui, reste de la série B bourrine et pop mais dont la critique acerbe est passée à la trappe en chemin (si ce n’est pas malheureux, il y en avait à dire cependant). Si tout se casse la figure socialement en toile de fond, ce n’est qu’à peine esquissé (chômage, émeutes, pouvoir d’achat en berne… Pas vraiment de la science-fiction, quand on y pense…).

Le net remplace le poste de télévision. Le trajet se réduit à un circuit de Formule 1 érigé entre des hangars plutôt que dans les grands espaces américains et le côté mordant de l’original est occulté. Le fait que les morts subites ne sont infligées qu’à des criminels endurcis montre bien le vernis politiquement correct du remake. Le récit donne l’impression que les responsables de ce triste spectacle se réduisent à Hennessey et son bras droit, deux arrivistes qui flattent les bas instincts du peuple, alors que Paul Bartel tirait à boulets rouges sur tout un mode de vie.

Bien, puisqu’il n’y a pas de réelle profondeur, voyons la forme. Tout s’articule autour de trois stages. Des stages, oui, comme dans les jeux vidéos. La référence ne s’arrête pas là puisqu’elle s’étend aux jeux de courses futuristes WipeOut : les conducteurs enclenchent sur leur passage des bornes symboliques qui permettent d’activer leurs armes et défenses (crâne, épée, bouclier). Quand les courses se déroulent, elles sont grisantes et sauvages, la toile est froissée, les douilles fusent de partout. Les finish them sont par ailleurs bien croustillants.

Nota : Grands éclats de rires sur les badass girls qui sortent au ralenti des véhicules sur de la musique R’n’B. Paul W.S Anderson a un abonnement à MTV et ça se voit.

Totalement comparable à de la junk food version cinéma, Death Race fait passer un agréable moment, pour peu que l’intellect soit en mode veille.

Udéka

Sortie nationale le 15 octobre

Sommaire

6 commentaires sur “Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg”
  1. Impatiente de découvrir l’œuvre cinématographique de monsieur Fabrice Du Welz, que je ne connaissais pas auparavant. Et tout particulièrement Vynian, dont la bande annonce est tout simplement formidable et attractive !

  2. Pour Udeka:

    Si tout va bien, viendra un jour où tu en apprendras plus sur le village de DEAD BONES… 😉

  3. J’ai maté ROCHES ROUGES! Sans doute le meilleur court de genre que j’ai vu depuis bien longtemps! Enfin une vraie histoire servie par de vrais comédiens! Une réal nerveuse et la musique cartonne! Non, franchement, ça tape dur! Certaines scènes foutent vraiment mal à l’aise…

    Pour BLOODY CURRENT EXCHANGE, c’est la seconde fois que je le vois. Une ambiance soignée, mais l’histoire, j’y pige rien, et c’est quand même un peu long. En revanche, Philippe Nahon est énorme! Le vrai atout du film?

  4. La course à la mort : assez bon film d’action de type fast and furious en futuriste et plus pyrotechnique. Je ne me suis pas ennuyé. Les perso sont tous originaux (ah la directrice de la prison super polie/pincée/coincée qui crache 10 jurons dans le dernier plan). Les bagnoles sont aussi bien foutues et surarmées. Les cascades sont originales et les rebondissements nombreux.
    Ca reste bien sûr totalement décérébré et ç’aurait été mieux si le cadreur n’avait pas bu 10 litres de Red Bull. La caméra est sécouée inutilement pour faire style “ça va vite”.

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